Ah, les soft skills ! Ces compétences douces dont tout le monde parle, mais qui restent mystérieuses pour certains. C’est vrai qu’on en parle beaucoup sur les blogs des recruteurs, dans les cabinets RH et sur Linked In. Les coachs en carrière (comme moi) vous conseille de mentionner vos soft skills sur votre CV et de vous préparer à raconter des expériences qui les mettent en scène. Mais c’est quoi ces soft skills ?!?
Alors si vous vous demandez ce que sont les soft skills, vous êtes au bon endroit ! Dans cet article, nous allons explorer ces précieuses compétences et comprendre pourquoi elles sont devenues si importantes pour les recruteurs et les entreprises.
Qu’est-ce que les soft skills ?
Les soft skills, ou compétences douces (en traduction littérale), sont des compétences comportementales, non techniques qui englobent la manière dont une personne interagit avec les autres, gère son temps, prend des décisions et tente de résoudre des problèmes. Ce sont des savoir-être essentiels pour travailler efficacement en équipe et pour s’adapter à la réalité parfois tumultueuse de l’entreprise.
Contrairement aux hard skills, qui sont des compétences techniques et spécifiques, comme les connaissances juridiques d’un avocat ou la maitrise de Photoshop pour un graphiste, ces compétences comportementales sont plus difficiles à quantifier et à mesurer.
L’importance croissante des soft skills pour les entreprises
Les innovations de ruptures se succèdent et notre capacité au changement est rudoyée, la vitesse de développement de la technologie est absolument vertigineuse et les connaissances d’hier deviennent rapidement obsolètes.
Alors que les écoles et universités s’appliquent à transmettre des compétences techniques, les hard skills ; les compétences comportementales ne s’apprennent pas de manière académiques mais bien pendant l’expérience de vie qu’elle soit professionnelle, associative ou familiale. Depuis ces vingt dernières années, la valeur de l’expérience acquise en entreprise est presque plus importante que le diplôme. On favorise les stages longs et les diplômes suivis en alternance ce qui permet aux entreprises de former leurs jeunes recrues au savoir faire et à la culture de l’entreprise.
Selon une enquête de LinkedIn réalisée en 2020, 92% des professionnels des ressources humaines (RH) estiment que les soft skills sont aussi importantes, voire plus importantes, que les hard skills. D’ailleurs, 80% des entreprises estiment que les soft skills sont de plus en plus importantes pour la réussite de l’entreprise. Parmi les soft skills les plus recherchées, on retrouve souvent la collaboration, la créativité, la gestion du stress, l’esprit d’équipe…
Une amie recruteuse me confiait qu’elle se fichait du diplôme : Elle préférait recruter une personne avec des soft skills d’empathie, d’intelligence émotionnelle, avec des dispositions pour apprendre, estimant que la personne pourrait apprendre sur le tas tout ce qu’il y a à savoir. Et oui ! parfois il est plus simple pour le manager de recruter un béotien avec du savoir-être qu’un expert avec de l’égo mal placé.
Aujourd’hui, les recruteurs de l’entreprise n’hésitent plus à spécifier dans leurs offres d’emploi, les softs skills qu’ils recherchent chez le candidat. Selon le poste, les soft skills vont être différentes : Confiance en soi, leadership et intelligence émotionnelle pour un poste de commercial ; esprit critique, résolution de problèmes complexes et communication pour un poste en marketing…
Les différents types de soft skills
Difficile de répertorier les soft skills, de les catégoriser et de fournir un modèle unique. Notamment parce qu’il faudrait pouvoir différencier la compétence du trait de personnalité.
Les soft skills se divisent en plusieurs catégories, parmi lesquelles on retrouve :
1. Les compétences interpersonnelles : la communication, l’empathie, la négociation, etc.
2. Les compétences organisationnelles : la gestion du temps, la planification, la priorisation, etc.
3. Les compétences émotionnelles : la gestion du stress, l’intelligence émotionnelle, la résilience, etc.
4. Les compétences cognitives : la créativité, l’esprit critique, la prise de décision, etc.
Des éléments scientifiques pour comprendre les soft skills
Les recherches en psychologie et en neurosciences ont permis de mieux comprendre les soft skills et leur importance. Et on sait désormais qu’à chaque fois que l’on vit une expérience nouvelle, on modifie son cerveau.
Une étude de 2017 menée par des chercheurs de l’Université de Zurich a révélé que la formation aux soft skills peut effectivement modifier la structure du cerveau. Après seulement 10 semaines de formation à l’empathie, une compétence de soft skill cruciale, les chercheurs ont observé des changements dans la matière grise des participants. C’est comme si votre cerveau faisait de la musculation !
L’intelligence émotionnelle, un autre savoir être clé dont on manque cruellement dans les entreprise a été largement étudiée par le psychologue Daniel Goleman. Selon lui, le développement de l’intelligence émotionnelle permet de réduire le stress et les risques de conflits interpersonnels.
Connaitre ses ressources, ses capacités, ses limites intérieures permet à la fois : d’être conscient de ses forces et faiblesses, de réfléchir à son expérience et d’être capable d’en tirer les leçons, d’être ouvert aux conseils et nouvelles perspectives, d’être capable d’apprendre et de s’enrichir sans cesse, d’être capable de prendre du recul sur soi-même.
Daniel Goleman
La formation professionnelle continue est donc fondamentale pour développer les soft skills chez les salariés. Par exemple, une formation en communication nonviolente (CNV) en milieu professionnel permet de développer, outre la communication, l’assertivité, l’intelligence émotionnelle, la confiance en autrui, la responsabilisation, la gestion du stress…
Le modèle IDEAC : un cadre pour développer les soft skills
Le modèle que nous utilisons au cabinet 11h11® pour aborder les soft skills est le modèle IDEAC, qui se compose de cinq dimensions clés : Influence, Décision, Efficacité, Agilité et Coopération. Le modèle IDEAC a été conçu d’après une analyse terrain permettant d’identifier les compétences les plus recherchées par les entreprises, complétée par une démarche prospective basée sur des travaux de recherche, comme ceux World Economic Forum sur les compétences du XXIème siècle.
1. Influence :
La dimension Influence regroupe les aptitudes permettant d’initier et construire une relation avec autrui pour faire adhérer, entraîner ou collaborer. L’influence implique une compréhension fine des enjeux de la situation et des facteurs émotionnels qui entrent en jeu, ainsi qu’une capacité à y répondre de manière adéquate. Dans ce pilier, vous retrouverez l’assertivité, l’intelligence émotionnelle, le leadership, la vision, l’argumentation…
2. Décision :
La dimension Décision regroupe les capacités à initier, évaluer, synthétiser des propositions de différents niveaux d’abstraction et enjeux dans un environnement complexe : l’esprit d’entreprendre, la gestion de la complexité, la prise de risque, la gestion du stress…
3. Efficacité :
La dimension Efficacité regroupe les aptitudes et motivations permettant d’optimiser l’atteinte des objectifs et l’efficience organisationnelle, en utilisant des méthodes et outils adaptés pour réguler l’activité : la résolution de problèmes, la recherche d’efficience, les stratégies d’apprentissage, l’orientation résultat….
4. Agilité :
La dimension Agilité regroupe les aptitudes et dispositions favorisant une adaptation à un environnement changeant et rapide, et la gestion de situations de travail à composante d’incertitude : l’adaptation, la disposition pour apprendre, le techno learning, la tolérance à l’incertitude, l’innovation…
5. Coopération :
La dimension Coopération regroupe les aptitudes relationnelles et sociales facilitant le travail en équipe et la fluidité des rapports interpersonnels pour une collaboration et/ou un management efficace des équipes : la communication, la confiance en autrui, la disponibilité, l’empathie, l’esprit d’équipe…
Lors de nos accompagnements, nous pouvons vous faire passer le questionnaire du modèle IDEAC pour déterminer vos points forts en matière de soft skills et vos axes d’amélioration. Il faut garder à l’esprit que les soft skills peuvent être développées tout au long de la vie comme n’importe quelle compétence. Ce test que nous réalisons systématiquement lors des bilans de compétences permet de développer une nouvelle conscience de soi.
A chaque métier : ses soft skills
Quand on pense à des métiers, on pense souvent aux « hard skills », ces compétences techniques indispensables pour exercer une profession. Un charpentier doit savoir manier le marteau et le clou, un chef cuisinier doit maîtriser les techniques culinaires et un développeur web doit comprendre les codes et les langages de programmation. les soft skills ou « compétences douces » sont tout aussi cruciales et mérite notre attention.
Chaque métier demande un certain ensemble de compétences douces, qui peuvent varier en fonction des responsabilités et des défis spécifiques du poste. Par exemple, un directeur de projet pourrait avoir besoin d’excellentes compétences en gestion du temps et en résolution de problèmes, tandis qu’un représentant du service clientèle pourrait nécessiter une forte empathie et une excellente capacité de communication.
En entreprise, on le sait, l’intérêt pour ces compétences ne cesse de croître. Dans le cadre d’une reconversion professionnelle, il sera bon de mettre en adéquation les compétences douces précédemment acquises dans les expériences précédentes et celles requises pour le métier ciblé. On pourra alors chercher à développer les soft skills nécessaires à la réussite du projet de reconversion.
Les soft skills et l’avenir du travail
Avec l’évolution rapide du monde du travail, les soft skills deviennent essentielles dans les entreprises. Les robots et l’automatisation peuvent remplacer certaines tâches techniques, mais les soft skills restent un domaine où les humains ont l’avantage. Comme ces compétences comportementales se développent avec l’expérience, relever des petits ou grands défis au travail permet de développer tranquillement un nouveau soft skill. Ainsi, prendre la parole en public lors d’un salon professionnel permettra de développer de nouvelles compétences comme la communication, l’assertivité et la confiance en soi.
Les soft skills sont bien plus que de simples compétences. Elles sont le reflet de qui nous sommes en tant qu’individus et de comment nous interagissons avec le monde qui nous entoure. A l’heure où les hard skills deviennent rapidement obsolètes, les soft skills autour de l’apprentissage (stratégies d’apprentissage, disposition pour apprendre, techno-learning) deviennent centrales. Alors, n’oubliez pas, même si vous êtes un as de la technologie ou un génie des mathématiques, sans ces précieuses soft skills, vous risquez de vous retrouver comme une Ferrari sans essence. Et ça, c’est plutôt gênant, non ? Alors, restez curieux, soyez ouvert aux autres et continuez à développer vos soft skills. Vous ne le regretterez pas !
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